h1

Antisocial, tu perds ton sang froid !

1 juillet 2007

Les déjà plus tout jeunes se souviennent de ces paroles du groupe Trust, groupe de hard revendicateur mené par Bernie Bonvoisin.

200709100013

Le niveau musical du groupe n’était pas très sophistiqué, mais l’énergie était là. Et Bernie était loin d’être le décérébré qu’il paraissait, avec une carrière de réalisateur de cinéma à venir.

Par un retour savoureux de l’histoire , le porte-parole du président de la République, David Martinon, est portraituré dans le monde (accès abonné) comme un fan des premières heures de ce groupe, à l’heure où ce dernier écrit Sarkoland, mais surtout au moment où le PS débaptise la TVA sociale

Ce qui nous amène, hé hé, au sujet véritable de ce post:

Quel intérêt à une TVA sociale ?

Le principe est d’augmenter les taxes sur la consommation.
Dit comme ça, on ne voit pas très bien pourquoi ce serait une mesure libérale en rupture de nature à favoriser l’économie.

Toute l’intelligence viendrait du fait qu’on pourrait supprimer des taxes ailleurs.
La vraie question de la TVA sociale, c’est donc qu’est-ce qu’on supprime comme autre taxe et à quelle hauteur ?
Car bien sûr, si c’est pour donner d’une main ce qu’on reprend de l’autre, ça n’a pas beaucoup d’impact économique. Même un inculte en économie comme Sarkozy, peut comprendre ça (*).
Donc la rumeur, c’est qu’on s’en servirait pour baisser les charges sociales sur le travail; (en passant, cette mesure est déjà lancée, et son financement est donc encore en discussion… On pourrait même suivre certains économistes pour dire que de toute façon le coût du travail non qualifié est déjà au taquet avec toutes les mesures d’exonérations existantes, et que donc c’est pas ça qui va résoudre le chômage actuel, majoritairement non qualifié)

Donc l’idée, c’est:
je diminue le travail taxé en France,
je taxe sur la consommation des produits étrangers en espérant favoriser les produits nationaux (allez, arrêtez d’acheter des ipods, achetez des Lyra Thomson),
je taxe aussi ceux qui travaillaient pas (retraités, rentiers, chômeurs: ça on le dit beaucoup moins ouvertement, surtout compte tenu de l’electorat sarkoziste (rappel : 70% des plus de 65 ans votent pour le travail (des autres)).
et donc globalement j’augmente la compétitivité nationale, et ça me ramène de la croissance. Et pouff, plus de chomage

Et puis on nous dit que ça a bien marché en Allemagne

Le hic , c’est qu’il y a des fuites dans le raisonnement
– en France, la TVA est déjà très forte à 19,6%; c’est d’ailleurs le premier poste des prélèvements obligatoires que NS s’est engagé à réduire
– les patrons à qui on va diminuer les charges salariales vont chercher à augmenter leurs marges: ils sont payés pour ça
– on risque de récupérer une inflation carabinée: c’était d’ailleurs l’opinion hautement affirmée de NS à l’époque où il était ministre des finances
– à favoriser le dumping fiscal en europe, on va tout simplement réduire les ressources des états alors que la vraie question est d’optmiser les dépenses
– il est quand même très logique de financer une retraite (un revenu futur) par une taxe sur le revenu actuel; avec la TVA « sociale » on peut financer sa retraite en achetant sa voiture à crédit: on ne voit pas très bien où cela pourrait nous emmener; Par exemple vers une hausse des taux d’épargne (soit une baisse de la consommation et de la croissance), vers une augmentation des achats à l’étranger en Europe hors de France…
– sur le fond, à quoi doit-on inciter ? à travailler où à consommer ? beaucoup diront qu’ils ont plus de plaisir à consommer (restos, cinés, vacances) qu’à travailler. Et donc qu’ils n’ont pas vraiment envie d’augmenter leur taux d’épargne
– sans parler du fait que le taux d’épargne augmente avec les revenus et donc la TVA « sociale » en pratique pourrait déplacer des taxes depuis les plus riches vers les moins riches

Bref l’ex. typique d’une idée pas du tout solide emballée dans un paquet cadeau à paillette, ou personne n’en sait vraiment rien hors des spécialistes, et encore, mais sur laquelle tout le monde a un avis définitif

(*) Le 30/06/07 NS devant les maçons d’une société de construction: Inutile de réinventer le fil à couper le beurre. Toutes ces théories économiques… moi-même, parfois je suis un peu perdu.
Ben oui, si t’avais eu ton diplôme de Sciences Po, t’aurais au moins le niveau d’un étudiant chômeur.

Un commentaire

  1. trop cool



Laisser un commentaire